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Prise en charge du 1er épisode de bronchiolite aigue chez le nourrisson de moins de 12 mois

Publié le 14 Novembre 2019 par David Derisbourg

Recommandation de bonne pratique - Mis en ligne le 14 nov. 2019

La bronchiolite aiguë du nourrisson est une pathologie respiratoire très fréquente en France.

La bronchiolite aiguë du nourrisson est une infection virale contagieuse qui concerne environ 480 000 enfants chaque hiver. Elle touche les bronchioles (petites bronches) des nourrissons et se caractérise par un épisode de gêne respiratoire dont les signes sont une toux et une respiration rapide et sifflante. Souvent bénigne, sa phase aiguë dure en moyenne dix jours et les deux premiers jours nécessitent une attention accrue auprès du nourrisson.

De façon classique, le pic s’étend généralement de novembre à la fin de l’hiver, occasionnant une demande de consultation importante auprès des médecins généralistes et un afflux au niveau des services d’urgence – 2 à 3% des nourrissons de moins de 1 an seraient ainsi hospitalisés chaque année.

Quelles sont les nouveautés ?

Au total, une centaine de recommandations ont été actualisées.

Évaluation initiale, définition du niveau de gravité et orientation
  • L’évaluation initiale des niveaux de gravité (forme légère, modérée et grave), par le médecin de premier recours est essentielle. Elle se base sur l’état général du nourrisson, les critères de gravité et les critères de vulnérabilité nécessitant une vigilance accrue.
  • Elle est complétée par des critères d’hospitalisation et d’orientation en réanimation (dont modalité de transport), examens complémentaires nécessaires.
  • L’orientation vers les différents lieux de prise en charge et niveaux de recours de soins se réalise selon les 3 niveaux de gravité : domicile, hospitalisation, hospitalisation en unité de soins intensifs ou de réanimation.

Thérapeutiques médicamenteuses et non médicamenteuses
  • Le traitement médicamenteux a peu de place dans la prise en charge de la bronchiolite aiguë. Les bronchodilatateurs, l’adrénaline, le sérum salé hypertonique ou l’antibiothérapie systématique n’ont pas d’indication dans cette maladie.
  • Les thérapeutiques non médicamenteuses ne sont pas recommandées: nébulisation de sérum salé hypertonique, désobstruction des voies aériennes supérieures, kinésithérapie respiratoire de désencombrement bronchique.

Les techniques de kinésithérapie respiratoire traditionnelles comme le clapping ou la vibration par exemple sont contre-indiquées.

  • L'augmentation du flux expiratoire (AFE), n’est pas efficace dans la prise en charge des nourrissons hospitalisés pour une bronchiolite aiguë. N’ayant pas fait la preuve de son efficacité pour les formes de bronchiolites traitées en ambulatoire non plus, elle n’est donc pas recommandée, mais la HAS et le CNPP soulignent la nécessité de poursuivre la recherche et de mener des études permettant de mesurer l’impact de cette technique, en particulier sur le recours aux hospitalisations.
  • Les traitements symptomatiques médicamenteux ne sont pas recommandés : caféine, fluidifiants bronchiques, médicaments antitussifs, N acétylcystéine, traitements anti-reflux, immunoglobulines, surfactant, autres thérapeutiques.

Surveillance pluridisciplinaire et circuit du nourrisson
  • La bronchiolite aiguë dure en moyenne 10 jours. Il convient de tenir compte des 48 premières heures par rapport au début des symptômes respiratoires, période pendant laquelle tout nourrisson est susceptible de s'aggraver.
  • Quand c’est nécessaire, il est essentiel d’assurer une surveillance pluridisciplinaire de ces nourrissons afin de ne pas les perdre de vue pendant cette période critique.
  • Le médecin de soins primaires devra s’assurer de la mise en place des mesures éducatives et de surveillance adaptées à l’évaluation du nourrisson par les professionnels de premier recours et les réseaux bronchiolite.
  • L’environnement autour du nourrisson : absence de tabagisme, niveaux adaptés de température et de chauffage, hygiène et lieux de prise en charge à domicile, chez la nourrice.
  • La prise en charge nécessite :
    • d'expliquer aux parents les signes d'alerte devant faire consulter de nouveau,
    • de programmer une nouvelle évaluation dans les 24 à 48h,
    • d'assurer une prise en charge pluridisciplinaire quand elle le justifie,
    • d'informer les parents des recours d'urgence possible dans leur territoire de santé.
  • Dans la grande majorité des cas, le recours hospitalier n'est pas nécessaire.

 

Pour en savoir plus : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3118113/fr/prise-en-charge-du-1er-episode-de-bronchiolite-aigue-chez-le-nourrisson-de-moins-de-12-mois